Marquer son identité

Si l’enfant reconnaît parfaitement à la fois les différents langages ou « codes » de communication des groupes sociaux d’une part, et les langues à part entière de l’autre, sur quoi construit-il son identité personnelle ?

Michael Byram[1], dans son étude préliminaire sur la langue de scolarisation, « Langues et identités » écrit : les langues sont des symboles d’identité ; elles sont utilisées par leurs locuteurs pour marquer leurs identités. (…) Il existe un lien particulièrement fort entre la langue et le sentiment d’appartenance à un groupe – ou une identité nationale. (…) Chaque groupe possède sa propre langue ou variété de langue. (…) Chaque être humain appartient à plusieurs groupes sociaux et possède de nombreuses identités sociales. »

La culture et par conséquent l’éducation que l’on reçoit nous transmettent les marques du pays (groupe au sens large) où l’on a grandi. Lorsque cette langue est la nôtre, notre langue maternelle et d’usage, on n’a même pas conscience de ces marques, que l’on reconnaît dans celui qui ne parle pas bien ou différemment, dans une autre langue. Les personnes bilingues ou les polyglottes se rendent compte plus facilement des différentes façons de désigner une même chose sans pour cela écarter du groupe les locuteurs étrangers.

L’enfant ayant absolument besoin d’être semblable aux autres, reconnu par le groupe, le groupe d’amis de l’école, le groupe des enfants du village ou du centre de loisirs, favorisera et construira son identité nouvelle sur la culture qui lui rapporte concrètement sur le moment le consensus général et ne qui l’expose pas au jugement négatif, et par logique ce ne sera pas la culture mineure*[1]. Cela ne veut pas dire que l’identité construite auparavant ait disparue, elle fait partie de lui et ressuscite au gré des relations suivant qu’elle institue une légitimité ou une affectivité à la langue et à la culture mineures.

C’est pourquoi, la reconnaissance des identités linguistiques culturelles au sein de la classe à l’école doit encourager leur manifestation, l’identité nationale ne devant pas écraser totalement celle sous-jacente vivante et constructive dans la démarche d’acquisition et d’intégration. La perspective égalitaire pour la cohabitation est un défi pour tous ceux qui veulent que l’identité personnelle puise librement et égalitairement dans la mouvance des identités sociales …

[1] Dans le document La dimension interculturelle dans la pratique pédagogique par Abdelilah Ghiyati, on peut lire : « G.Zarate tire la conclusion suivante de la définition du mot culture : ‘un individu découvrant dans la réalité des faits, une culture étrangère, la mise en relation de deux cultures, (est entraîné à) une redéfinition de l’identité maternelle, la reconnaissance positive ou négative des différences, la production de jugements de valeur qui impliquent, dans la diversité des pratiques, la supériorité ou l’infériorité d’une culture par rapport à une autre » »

[1] Langues et identités, Etudes préliminaires élaborées dans le cadre de la 1ère Conférence intergouvernementale du Conseil de l’Europe sur les « Langues de scolarisation : vers un cadre pour l’Europe ». Strasbourg, 16-18 octobre 2006. (Cellule des Divisions politiques Linguistiques du Conseil de l’Europe).

Lectures

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