Qui est derrière Langues et landes ?
Langues et landes est une marque ENFANTILINGUE, librairie en ligne et distributeur de produits éditoriaux pour la jeunesse qui existe depuis 7 ans maintenant et qui propose un catalogue de manuels, livres, jeux, films… dans plus de 60 langues à destination des enfants, et dont les clients sont les parents, les enseignants, les collectivités, les étudiants, et toute personne qui s’intéresse aux langues étrangères et aux cultures qui y sont rattachées. Alors pourquoi un blog aujourd’hui me direz vous ?
Et bien, parce-que derrière cette structure il y a une personne, moi, qui suis avant tout :
Une maman de trois enfants italo-français
Une maman qui a vu grandir ses enfants avec deux langues et deux cultures, dans deux pays successivement. (Vous pouvez lire mon petit historique dans l’article « genèse d’une passion » si cela vous intéresse). Et que je veux ne pas manquer « l’enfance » de mes enfants. Que je ne veux pas me dire plus tard : « ha ! j’aurais dû communiquer sur notre expérience linguistique et biculturelle quand elle était encore vive dans nos têtes et dans nos coeurs » !
Je veux donc faire profiter de mon expérience au plus grand nombre, au nom de tous les enfants !
Une carence d’informations qui fait éclore la lumière
Parce-qu’en Italie où mes enfants sont nés et où nous avons vécu 8 ans j’ai été confronté à un tel manque d’informations concernant la biculturalité, l’acquisition des langues chez le jeune enfant, l’éducation bilingue à la maison ; à un tel manque d’outils pour apprendre l’italien langue d’intégration pour ma part et enseigner le français en tant que langue étrangère à mes enfants ; rencontré tellement d’idées reçues sur l’acquisition des langues par les enfants, sur les méthodes d’éducation bilingue et biculturelle où tout un chacun croit toujours qu’il détient la meilleure, que, j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes, suivre des études, faire des recherches et créer une entreprise qui propose les outils qui m’avaient fait défaut et qui m’auraient bien aidé si elle avait existé au moment où j’en avais besoin. Chose faite avec la création en 2011 de la librairie en ligne ENFANTILINGUE. Cependant, les outils ne sont pas tout et il faut savoir les utiliser. J’entends par là les intégrer dans le quotidien et les exploiter avec bon sens et en corrélation avec sa situation propre. Pour cela, avoir les bonnes informations, les bons conseils d’application est essentiel pour que les efforts ne soient pas contre-productifs, pour rester motivé et mettre en application cette valeur ajoutée incontestable qu’est une langue en plus, une culture en plus.
Revenus en en France, je m’aperçois qu’une grande quantité de parents recherchent des conseils, des idées et toujours des outils concrets qui leur permettent d’éduquer leurs enfants en pratiquant leurs langues maternelle, paternelle ou d’origine, celles des grands-parents par exemple, de préserver ou réhabiliter les cultures de ces langues, notamment en les initiant par le jeu aux sons et aux gestes qui ont bercés leur propre enfance.
“Des sons, des gestes qui ont bercés leur enfance”
Toc toc, y a quelqu’un là dedans ? C’è qualcuno qua?
L’état des lieux de ce qui existe en terme d’aide à la pratique et la conservation de sa (ses) langues étrangère(s), en Italie, tout d’abord, puis en France ? pas grand chose ! Sporadiquement quelques nouveautés éditoriales, quelques albums bilingues voient le jour, quelques jeux rigolos, quelques méthodes revues au goût du jour sous l’angle de la mobilité… Cela pour les langues les plus courantes telles que l’anglais, l’espagnol, l’allemand, puis l’italien, le portugais, l’arabe. Qu’en est-il du roumain, du polonais, du turc, des dialectes africains, ou tout simplement par chez nous du breton ? L’offre que l’on trouve dans la distribution française est vraiment restreinte en terme de variété, limite en terme de richesse de contenu, voire inadaptée en terme de traduction et de tranche d’âge. Il suffit de regarder autour de soi pour voir que notre société est devenue totalement mixte, riche de nationalités et de cultures. Pourquoi les initiatives au sein de l’école comme à l’extérieur (structure des loisirs, événements…) sont-elles si rares ?! Et lorsque que l’on en trouve et y participe, à part dans certains gros salons et certaines « fêtes des langues » l’on y découvre l’ignorance du public et quelques bonnes volontés isolées.
Pour en revenir à mes motivations de créer un blog (en réalité, reprendre 2 blogs précédents construits lors de mes Masters en langue et sociolinguistique), je dirais simplement que je me sentais bridée dans ma volonté créatrice, de part le manque de temps – il faut dire que le modèle économique d’une librairie ne permet pas, surtout en France, de dégager du temps pour les choses essentielles, c’est-à-dire le catalogue, les recherches et sélections d’ouvrages pertinents, beaux, et adaptés au public des enfants… – Vous passez votre temps dans la paperasse, les commandes fournisseurs, vous subissez le stress des retard de commandes, car vous êtes l’intermédiaire comme tout autre commerçant traditionnel, et, le temps passe, et vous ne faites pas ce pourquoi vous êtes fait ! Moi, je suis faite pour transmettre : j’étudie, j’apprends à me construire et je désire plus que tout, transmettre à mes enfants, aux gens que j’aime, et, à toutes les personnes qui, comme moi, savent que les enfants sont plus intelligents, enthousiastes et purs que nous, et qu’ils méritent, non pas qu’on leur inculque ce que l’on sait ou croit savoir, mais qu’on les aide à bâtir sur leur propre potentiel, à identifier leur propre ressenti, à utiliser leurs propres outils. Car, de manière innée, ces enfants-là, ont tout ce qu’il faut pour construire un monde meilleur, mais c’est sans compter ce que l’on veut faire d’eux, pour eux, au nom d’ un « bien » inventé de toute pièce. J’aimerais que ceux qui me lisent prenne un instant pour visionner cette belle vidéo « L’enthousiasme, cet engrais qui fait fleurir l’enfance » d’André Stern, qui, même si elle ne traite pas spécifiquement des langues étrangères, montre combien nous n’écoutons et ne comprenons pas bien (ou assez) les enfants et combien de choses nous pourrions faire avec eux si seulement nous cherchions à les comprendre et à le redevenir nous-mêmes.
Ainsi je ne dis pas que je relègue l’activité de librairie, d’autant que de plus en plus de personnes intéressées commencent à se presser au portillon, mais je change son modèle sur plusieurs aspects, je n’entrerais pas dans le détail car ce n’est pas ici l’objet de ce post, mais je suis en passe de déléguer les divers métiers que constituent cette activité, afin de reprendre mes activités de communication, de conseils, de recherches, d’écriture, de création de formations et de création tout court. Je vous parle de ces activités dans le prochain article.