Quelle famille de langues ?

L’italien fait partie de la famille des langues romanes, issues du latin, appartenant à la famille des langues indo-européennes*. La naissance de l’italien comme langue écrite se situe au début du XVème siècle. Il est principalement parlé en Italie, mais il existe une importante communauté italophone expatriée à travers le monde.

Des géniteurs cultivés

L’italien possède la particularité de s’être d’abord propagé comme langue de culture, notamment dans les domaines de la poésie et de l’opéra, avant de devenir en 1861 la langue officielle lors de l’unification de l’Italie. De Dante Alighieri à Alessandro Manzoni, les écrivains jouèrent un rôle essentiel dans la formation de la langue italienne, qui s’enracine dans le dialecte toscan.

Plume

« En France, l’unité politique a promu l’unité linguistique alors qu’en Italie, l’unité linguistique a promu l’unité politique » (Bruno Migliorini)

Une naissance difficile

Au début du XIIIème siècle, de nombreux dialectes cohabitaient en terre italienne (lombard, vénitien, ligure, toscan, sicilien, sarde…) sans qu’aucun d’entre eux ne parvienne à s’imposer comme langue écrite au côté du latin. À titre de comparaison, en France, deux littératures romanes s’étaient déjà affirmées avec les poésies et chansons des troubadours au sud (langue d’oc), et dans l’est lyonnais (arpitan) et des trouvères au nord (langue d’oïl). Le retard des cours italiennes en ce domaine s’explique par le manque d’unité politique de la péninsule, et par une plus forte influence de l’Église, qui s’appuyait sur le latin.

Si l’on excepte les poésies de saint François d’Assise en dialecte ombrien (1225), c’est en Sicile qu’eut lieu la première émergence d’une langue vernaculaire comme moyen d’expression littéraire. Fortement influencés par les troubadours, les poètes de la cour de Frédéric II choisirent de s’exprimer dans un sicilien raffiné plutôt qu’en occitan, et créèrent la forme du sonnet. Si la mort de Frédéric II en 1250 annonce le déclin de cette école sicilienne, son héritage poétique fut diffusé, traduit, adapté, notamment en Italie du nord et en Toscane, et donnera naissance à l’important courant du dolce stil novo. Le « nouveau style doux », mélodieux et délicat, reprenait sur la métrique sicilienne et en dialecte florentin les thématiques de l’amour courtois. En quête d’une expression noble et recherchée, les stilnovistes (Guido Cavalcanti, Dante Alighieri, Dino Frescobaldi, etc.) utilisèrent la langue vulgaire toscane, lui offrant ainsi un premier retentissement au-delà de son aire géographique d’origine.

*Bruno Migliorini (1896-1975) est un linguiste italien, figure éminente du mouvement espérantiste italien, professeur de langue italienne à l’université de la Sapienza de Rome, puis rédacteur en chef de l’Enciclopedia Italiana. Ensuite il a été professeur à l’université de Fribourg et à l’université de Florence. Président de la célèbre Académie de la Crusca (Académie de langue italienne) et de l’Académie des “Lincei”, il fut un des linguistes les plus illustres du XXème siècle.

Bruno Migliorini

En 1936, il fonda avec Giacomo Devoto la revue Lingua Nostra, dont il fut le directeur. Son œuvre est d’abord consacrée aux problèmes de la langue nationale et aux rapports entre la langue et la culture, mais également à des recherches sur les langues internationales créées, en particulier l’espéranto. C’est à lui que les Italiens doivent le mot regista, introduit en 1940 à la place du gallicisme « régisseur », pendant la campagne d’italianisation des mots étrangers de la période fasciste. (Source wikipédia).

Langue italienne – par Bruno Migliorini

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Origine, langue indo-européenne, imposition du latin et langues persistantes

*L’indo-européen est une langue virtuelle : c’est-à-dire qu’elle n’est pas vérifiée historiquement, mais qu’elle a été reconstruite rétrospectivement à partir de diverses langues, à la fois modernes et anciennes. On imagine qu’un groupe de tribus, situé entre l’Europe et l’Asie entre le quatrième et le troisième millénaire avant notre ère. et les dialectes connexes, s’est propagé à travers diverses migrations, absorbant le discours des peuples conquis.

Vers la fin du deuxième millénaire avant notre ère, une des populations indo-européennes, qui parlait le dialecte destiné à devenir la langue latine, s’installa dans la péninsule italienne.

Selon l’idée traditionnelle, donc, à l’âge classique, le latin s’est imposé aux langues des populations avec lesquelles les Romains ont traversé la péninsule italienne. Si entre le IIIe et le IIe siècle avant J.C. la péninsule italienne est encore parsemée de langues diverses, à l’époque d’Auguste, elles sont vues comme des « vernaculaires de peu d’importance »

Déjà profondément compromises par l’impact avec les langues celtiques, elles sont définitivement dissoutes par l’avancée du latin.

En ce qui concerne l’étrusque et les langues avant l’imposition du latin

La guerre sociale (88 av. J.-C.), qui vit les Romains vaincre les populations italiques, marqua le déclin des langues étrusque et osco-ombrienne. Bruno Migliorini a observé, apparemment, de l’étrusque qu’« aucune inscription n’était postérieure à l’ère chrétienne ». Il semble cependant que l’empereur Claude (Ier siècle après JC), dans ses études sur l’étrusque, en ait fait l’usage dans son parler et que la langue fut encore vivante. Il est également probable que l’étrusque ait persisté comme langue de culte jusqu’au 4ème siècle après J.C. et que les aruspices étrusques qui accompagnaient les armées de Julien consultaient des livres encore écrits en étrusque.

Le celte a peut-être survécu en Gaule (et en particulier dans les Alpes suisses) jusqu’au Ve siècle de notre ère. et peut-être au-delà.

La persistance du grec en Calabre et dans les Pouilles à l’époque impériale reste une question controversée : c’est probablement le prestige culturel de la langue et le fait qu’elle était la langue officielle de la partie orientale de l’Empire qui a maintenu une certaine résistance jusqu’à l’époque byzantine.

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